Bêtes et Hommes

Une première volière scintillante, comme un écrin argenté et précieux,

Une justification ? une excuse pour montrer des animaux en captivité ? Une volonté de magnifier leur présence dans l'exposition ?

Plutôt une provocation au sein des tentes en bois brut et toile de jute de Patrick Bouchain. Le vivant scénographié à outrance pour dès le départ affirmer sa présence.

Chaque enclos présentant des animaux vivants a été conçus comme une installation d'abord plastique. Ils ponctuent le parcours jusqu'à clore l'exposition par une volière géante au décor de désolation. Une volonté affichée d'insister sur les dégâts causés par l'homme sur le vivant qui l'entoure, loin de la complaisance volontaire de la première volière.

À chaque enclos correspondent une couleur et une ambiance en rapport avec l'animal mis en scène et son rapport au contenu de l'exposition:
— Gris argent, bijou pour les mainates, oiseaux savants qui peuvent s'exprimer dans notre langage
— Noir, sombre humide et chaud pour les iguanes, nouvel animal domestique rejeté aux égouts quand il devient trop encombrant
— Une cage dorée et évanescente pour les outardes, volatile sauvage, craintif et gracieux, protégé car en voie de disparition à cause des pesticides
— Blanc immaculé, une volière zen pour les corneilles et corbeaux, un décor de pureté pour réhabiliter cet animal synonyme de malheur
— Vert, frais et luxuriant, le plus naturaliste des enclos n'en n'est pas moins un décor pour cet attendrissant couple de loutres. Le sauvage nous touche et nous attire quand nous le maîtrisons.
— Gris, gravats, poussière et plantes comme déjà sèches, qui sont les véritables vautours ?

Ceux dans la cage, immobile sur leur piédestal en bois mort ou nous qui les admirons avant de quitter ce lieu et de les oublier ? 

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