Le parc des Tanneries à Amilly

Voir évoluer la friche ... 
2 objectifs pour ce jardin: 
- Accompagner la programmation artistique
- Proposer des aménagements progressifs et différents à chaque saison pour aboutir à une vision à long terme de l' évolution des lieux.

Le projet prendra en compte des moyens limités en terme économique mais aussi et surtout les capacités propres aux milieux existants. Nous proposons de laisser évoluer par eux-mêmes les ripisylves, les boisements et la prairie, tout en guidant cette évolution dans le temps.

En permettant et acceptant la reconquête des lieux localement par la friche, le site s' enrichit de nouvelles espèces et produit une épaisseur végétale dans laquelle de nouveaux paysages peuvent être «sculptés» par des moyens simples de gestion organisée.

Sans intervention, les milieux «ouverts» auront d' abord tendance à se refermer: une strate d'herbes hautes, qui s' envahit ensuite d'essences ligneuses comme des cornouillers, des saules marsault, des ronces et les pousses de jeunes arbres issus des semenciers existants.

Une succession de formations végétales, spécifiques de ces milieux (et nous aurons la surprise de cette nouvelle biodiversité) va transformer le paysage. L' évolution naturelle vers le climax étant la forêt...

En travaillant sur les fréquences des fauches, tontes et intervention ponctuelles de défrichage, on arrête localement l' évolution des formations végétales à un certain stade, en découpant par exemple des clairières d' herbe tondues dans des fourrés arbustifs, des chemins dans une lisière, des axes dans les sous-bois.

En maîtrisant ponctuellement par des fauches et des tailles, et selon un plan prédéfini, l' évolution spontanée de la végétation, on pourra ainsi transformer d' année en année le paysage du site pour créer des cheminements, des axes, des vues sur les bâtiments, sur la rivière ou sur le paysage, des lieux mettant en scène des installations d' oeuvres artistiques.

Ce paysage en constante évolution et répondant à la programmation artistique prolongera à l' extérieur le propos du centre d' art contemporain dont les oeuvres exposées, contrairement à des objets posés dans un espace muséal, s' inspirent pleinement des qualités intrinsèques du site.

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Hôtel Sezz St Tropez

“C’est un pays magique. La terre, l’air, le climat, l’ensoleillement, tout est réuni ici pour que la nature s’expose dans toute sa richesse, dans toutes ses exubérances.  En réalité, tout était déjà là, ou presque ; il suffisait de choisir, d’ordonner, d’enrichir par touches délicates”, confie le paysagiste Christophe Ponceau, dont on connaît la science du paysage, le goût des jardins.

Et qui joue, ici, au Sezz Saint-Tropez, une partition où s’organisent la liberté végétale et les formes taillées.
Il s’agissait avant tout d’isoler les 11. 000 m2 que représente l’emprise au sol du Sezz Saint-Tropez. Non pas d’en faire un espace clos, mais de lui conférer son autonomie, d’en marquer les limites sans ruptures ni agressivité avec l’environnement.

Le long de la route des Salins, une longue palissade de bois qui semble être là de toute éternité. D’autant qu'elle est bordée de lauriers retaillés et de massifs d’iris à la présence, semble-t-il immémoriale.

Les trois autres faces du terrain sont bordées de massifs qui mélangent  mimosas, arbousiers, lentisque et fillaires,  ponctués de majestueux pins parasol.

Dès l’arrivée, en garant son véhicule au parking, le visiteur est saisi par les senteurs entêtantes dégagées par les grands eucalyptus et les d’éléagnus qui cernent leurs pieds pris dans une prairie  de fines graminées jaunes.

Le ton est d’emblée donné, nous voici au cœur d’un jardin surprenant.

Au cœur de l’ensemble, la piscine où, la tendant d’une longue ligne de palmiers, Christophe a joué le dépaysement, l’exotisme, l’affrontement de l’ombre et de la lumière.
A partir de là, en empruntant un lacis de petits chemins en sable stabilisé, se met en place une promenade au fil de jardins à l’identité spécifique, mais à l’harmonie évidente.
A l’approche des maisons, s’offrent au regard des petits bouquets d’arbustes et de graminées plus sauvages et spontanées, et dont les floraisons successives créent des atmosphères visuelles alternant le jaune, l’orange et le blanc.

Chaque chambre possède son propre jardin. Une vaste pelouse isolée du reste du monde par une haie d’arbustes denses, au feuillage bleuté, scandés de mimosas aux tonalités différentes. Au fond du jardin, des rosiers sauvages ponctuent l’ensemble de taches de couleur vives.

Lauriers, pins parasol, mimosas, eucalyptus, palmiers…à l’évidence, le paysage composé par Christophe est l’expression hautement civilisée d’un jardin sudiste.
Seule rupture volontaire avec le paysage, le spa. Pour y accèder, un petit jardin exotique et à l’intérieur un jardin calme propice à la détente, à la sérénité, à l’abandon. Comme un grand écart qui projetterait la Provence aux confins de tous les orients, le proche comme l’extrême…

Le jardin – paysage de Christophe joue de la luxuriance et de la discrétion, de la richesse et de la simplicité, de l’ordre et de l’aventure. Soit la résolution du vieux débat entre nature et culture.

Image - Dessin : Patrick Lemordan

Dessin : Patrick Lemordan

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Les fragments colonisateurs

Ce jardin se dessine sur le quai, de manière informelle, en opposition à la plantation mono-spécifique de la cale et en accompagnement du nouveau bâtiment. Une végétation rase et aléatoire suggère la transition du construit au naturel, de l’aquatique au minéral. 

Ces fragments de jardins se voudront également évocation d’une phase d’évolution du site. L’herbe actuelle endommagée et la terre retournée par le futur chantier permettront l’éclosion d’une diversité végétale renouvellée.

Le jardin dans la cale poursuit la perspective linéaire du canal. Il se déploie sur un tiers de la superficie. Composé d’une seule espèce végétale, ce jardin se lit comme une masse de feuillages verticaux (de 1 à 1,5m de haut), à l’échelle de l’intervention architecturale de l’écluse. 

Dépassant largement des quais, il sera perçu aussi bien depuis la Saône que depuis le canal.

Le feuillage persistant des Iris pseudacorus fera exister toute l’année cette signalétique végétale qui explosera au printemps. La floraison jaune vif opposera un socle contradictoire au blanc des nouvelles constructions.

Image - Dessin: Patrick Lemordan

Dessin: Patrick Lemordan

Image - photo: France Dubois

photo: France Dubois

Image - photo: France Dubois

photo: France Dubois

Image - photo: France Dubois

photo: France Dubois

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Olivier de Serres et le Domaine du Pradel

La mémoire du sol, ou comment créer un jardin didactique à partir de fouilles archéologiques.

Interview par Denise Menu (CRIPT Rhône Alpes Ingénierie culurel)

1 – Sur quels documents vous êtes-vous appuyé ?
Sur l’étude de l’Ecole Nationale d’Architecture de Versailles de 1996, pour ses analyses paysagères.
Sur l’Etude Archéologique d’Anne Allimant de 2001 et sur le Cahier des Charges de 2002.

2 – En quoi vous êtes-vous inspiré de l’œuvre d’Olivier de Serres ?
« Le théâtre de l’agriculture et ménage des champs » est une source inépuisable pour toute personne s’intéressant à la terre, c’est un recueil extraordinairement complet, des techniques agricoles mais aussi des questions à se poser pour tout projet d’aménagement; « Ménage » a donné le mot, « aménagement » il est à comprendre en ce sens. C‘est un plaisir à lire aussi, on sourit bien souvent, c’est une leçon d’attention au fait naturel. Sa langue est évocatrice et a été pour nous un moteur de projet. Il nous a semblé essentiel de travailler à la diffusion de la connaissance de son travail. Le jardin en est l’outil incontournable. 
Notre proposition de création a été de travailler en référence à l’œuvre écrite d’Olivier de Serres sans reconstituer pour autant son propre jardin.

3 – Quel lien y a-t-il entre votre proposition de création de jardin et l’œuvre d’Olivier de Serres ?
Notre propos est de faire connaître son œuvre à travers un jardin contemporain situé dans le jardin clos; d’en donner là, les éléments de lecture et de compréhension. 
Très peu de traces rendent aujourd’hui possible la perception de son travail. Sur le site, cohabitent plusieurs fonctions, plusieurs usages et il est bien difficile d’imaginer sa présence. Pourtant ce lieu est son terrain d’expériences, sa situation géographique ne peut pas être anodine. Alors en quoi l’aménagement de ce site était-il porteur d’idées si novatrices pour son auteur ? Et comment les rendre lisibles actuellement ?
Le projet se décline donc en réaffirmant les éléments d’histoire, en dégageant l’espace autour de la bastide de façon à libérer le sentiment de temps historique en soulignant tout ce qui a 400 ans: la mère des fontaines, le bois de chênes … afin de laisser la place à l’imagination.

4 – Evocation des traces archéologiques et mise en perspective d’un jardin école. Mode de faire valoir de ce qu’a apporté Olivier de Serres : évolution et présentation des techniques agricoles.
Le jardin clos est présenté comme un lieu réservé, dans lequel est présenté un espace protégé et inaccessible en référence au chantier de fouilles. C’est un inventaire des techniques de jardinage et des découvertes d’Olivier de Serres qui peuvent laisser des traces, un répertoire du travail du sol depuis 400 ans. Son aspect est un tapis de matières végétales et minérales dont un index donnera un sens d’interprétation. Son dessin s’inspire des relevés de fouilles archéologiques d’Anne Allimant. Sa forme irradie vers le domaine et donne structure à un étui de jardins autour de la bastide.

5 – Rapport intrinsèque pour Olivier de Serres entre le jardin et la maison. 
Réel besoin de connaissance et réappropriation du vivant – lieu de médiation pour deux types de publics :
de formation continue pour des connaisseurs techniques
de permettre le lien entre un savoir, les outils,et leur application
un jardin en dynamique 
Il est intéressant de comprendre sur le site la différence d’échelle de production, c’est le réel tournant proposé par Olivier de Serres. Aussi la production du domaine et du jardin n’est pas la même. Le jardin est lié à la maison, à la vie de famille. Olivier de Serres parle du sien comme d’un lieu où l’on doit pouvoir trouver un peu d’intimité par rapport à la vie du domaine. Ce n’est pas ce versant qui nous a orienté dans l’aménagement, mais il permet de comprendre comment un jardin est lié à son auteur et surtout à son jardinier, à ceux qui en jouissent. Il prend du sens par son usage. Ce qui ne pouvait nous orienter vers une reconstitution, qui aurait été de plus, très hypothétique.  
Par contre l’agronome est un élément de référence essentiel aujourd’hui : s’il est considéré comme le père de l’agriculture moderne, il pourrait surtout représenter pour chacun de nous en rupture avec notre histoire agricole, un grand-père idéal.
La connaissance de son livre et sa compréhension mise en pratique peuvent vraiment venir combler ce désir de se réapproprier le vivant.
Notre projet s’axe aussi sur la création d’un verger, mémoire de la collection de poiriers et de pommiers d’Olivier de Serres. Il sera un inventaire de références des techniques de taille et de greffe. Il pourra créer une dynamique autour de la préservation du patrimoine végétal et des techniques agricoles ainsi qu’un laboratoire d’échanges et de formations. 


6 – Ambition d’un tel projet devenir un lieu de réflexion permanente sur l’agriculture s’appuyant  sur le jardin.
L’histoire de ce lieu, la présence réaffirmée de l’œuvre d’Olivier de Serres et l‘enjeu du projet réalisent un support formidable pour la création d’un centre de références, de réflexions et de débats sur les questions liées à l’agriculture, à l’environnement et leurs évolutions.

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